Les échappés de mélusine

Megalonight, Rivarennes, 21 et 22 décembre

31/12/2013 - Lu 4365 fois
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Note moyenne : 1.8/5 (44 notes)

Megalonight, Rivarennes, 21 et 22 décembre

Le CR de Mat et Souche :

Samedi 21 Décembre 2013, en compagnie de Damien, David et Guillaume, direction la forêt de Chinon en Indre-et-Loire pour la CO nocturne la plus longue de l'année : la Megal'O Night.

 
Pendant que nous faisons route, Didier et Stéphane sont en lice pour le « Cendrillon », quel drôle de nom pour un départ au coucher du soleil et une arrivée à minuit, soit 6h15 de course.
De notre côté, ce sera le « Dracula », ouah, ouah, avec un départ à 22h et une arrivée au lever du soleil à 8h06 soit 10h06 de course sanguinolente.
 
Miam, miam, programme sacrément alléchant. Entre 2 et 5°C, un petit vent frais et quelques gouttes prévues, nous nous restaurons avec des centaines de grammes de pattes et poursuivons par une préparation vestimentaire minutieuse. Départ en masse avec la distribution de 5 cartes, c'est parti pour l'Aventure...
Je fais équipe avec Damien et nous commençons à côté de David et Guillaume par tracer notre itinéraire dans le sens horaire, mais résumer une telle aventure de près de 10h, pas facile ! Alors voici notre fil rouge émotionnel, parsemé de nombreux points techniques quand même.
Nous démarrons sans problème avec la 230 urbaine puis la 229 en sortie de Rivarennes. Longue transition vers la 189 en faux plat montant, les machines sont pas encore lancées, car le souffle et les jambes ne sont pas là encore. La cabane est trouvée, et on recale pas mal d'équipes qui vont nous suivre ensuite vers le single de la 188. Les trois balises suivantes sont prises sans encombre, il est 22h45 : les sentiments de plénitude, fierté s'entremêlent dans des corps chauds. On passe à la carte 2 en enchaînant bien toutes les 4-5 minutes une à une les balises du nord de la carte et du ravito. Après une mauvaise transition 243-228, on croise les frangins bolides, on jardine un peu, et l'enchaînement se fait moins bien tout en dénichant les toiles à l'est du ravito.
Minuit pile on pointe la 193 et là c'est le drame, on passe sur la carte 3 et je fais une mauvaise sortie de poste pour trouver près d'un quart d'heure plus tard la balise suivante à peine 300m plus loin. Le passage du samedi au dimanche m'a grave « déboussolé ». S'en suit des moments de doute et le rythme est moins soutenu. L'enchaînement des balises se fait désormais entre 6-8 minutes, mais tout est pris. Petit coup de bambou, on s'y remet pour progresser tant bien que mal vers l'est de la zone de jeu, les chemins étant gras ou encombrés de branchages. A l'approche d'une route, on préfère la couper net pour éviter tout danger, mais l'attaque n'est pas celle espérée, cherchant la 212, on se retrouve attiré par des éléments réfléchissants vers la 214. Pas loupé, « complètement à l'ouest », enfin trop au sud plus précisément, tant pis en compagnie d'une équipe on poursuit tout droit dans le noir, mais vers où... Vers le Sud, ses palmiers, son soleil brûlant, son sable chaud... Dans ce moment de divagation noctambule un éclair de lucidité, que je n'ai pas eu auparavant, survint et enfin on se recale à la boussole vers la 215. Pas pour nous rassurée, cette maudite toile récalcitrante n'en fait qu'à sa tête. Dans notre axe d'attaque, la balise se cache derrière son arbre et ma nyctalopie se fait moins efficace. Bref, on tourne, on vire et finalement la levée de terre apparaît, ouf ! Il est 2h00 tout pile, voilà que je parle aux balises et aux arbres.
Demi-tour gauche vers l'ouest, et à l'ouest rien de nouveau, il y'a toujours de la balise à pointer.
On retourne vers la 212, et cette foi-ci c'est la bonne, on prend ensuite la 209 et la 207 et on s'autorise un arrêt au stand pour un changement de … piles, on y verra mieux ainsi. Petite transition avant un nouveau pool de balises (204, 201, 203, 199, 198, 194, 192), les jambes sont lourdes mais la vision est plus claire dans tous les sens du terme. Il est 3h20, on boucle définitivement la carte 3 pour revenir sur le sud de la carte 2.
On prend 191-190 puis nous coupons la grand route au carrefour-étoile sécurisé pour remonter vers la limite de végétation de la 235. Petit aller-retour pour attaquer la « mare » de la 234, un vaste étang ma foi. Pas mal d'eau un peu partout, c'est gras et ça n’arrange pas notre progression déjà délicate et l'allée qui mène à la 247, est encore pire avec les travaux forestiers. Il est 4h20, on aperçoit les lumières du ravito, mais on préfère ne pas y passer, vu notre état de fatigue. C'est sûr on serait jamais reparti.
A présent, nous sommes en mode footing très rarement, le cerveau indique une souche ou une branche, mais le genou ne se lève pas, les chutes ou accrocs s'enchaînent. Notre marche rapide peu esthétique nous permet de prendre néanmoins les balises sans erreur. Tu m'étonnes, même peu lucide, j'ai le temps de réfléchir à ce rythme : 225, 246, 248, 245 et 237 sont pointées pour boucler la carte 2 et repasser au sud de la carte 1, il est déjà 5h00.
Notre rythme, notre état de fatigue ont complètement changés, on court maintenant comme des lapins... Non je déconne ! Au contraire, ils nous laissent guère de solution et d'espoir !! Mais pour tout vous dire, nos pensées se rejoignent, et les cartes 4 et 5 ne nous inspirent peu. On termine notre progression sur la carte 1 et nous aviserons au bord de la carte 4... (retour ou retour?). Avant de couper la voie ferrée au niveau des petites barrières, on pointe les quatre balises (187-236-179-178) dans ce bois assez dense, puis les deux suivantes (185-184) à proximité des habitations.
Il s'est déjà écoulé près d'une heure, on décide de prendre les quatre balises dans le bois en face (180 à 183) et entamer le chemin du retour vers Rivarennes. Deux toiles sont plus résistantes à notre vue, mais on quitte tout de même le bois pour se diriger vers la civilisation. On chope les deux balises sur notre chemin (177-176) au pas de course ou l'inverse « course au pas », ou bien la troisième solution, course ou pas ? Enfin bref, on y va comme on peut et ça fait plaisir de pointer l'arrivée avec 64 balises en 8h55.
En compagnie de Souche, on finit sur les rotules mais heureux de notre belle aventure. Quelques minutes plus tard nous sommes surpris par le sprint de David et Guillaume qui font carton plein. Bravo à eux. On rigole, on discute déjà des futures CO et de la prochaine édition de la Mégalo. On se refait pas !
Une douche mi-chaude, mi-froide et un petit-déjeuner nous refont quelque peu. Remise des récompenses, puis on rentre dans nos pénates.
Un grand merci à l'équipe organisatrice de la Megal'O Night, pour l'accueil, la cartographie et la mise en place des toiles.
Il était moins une…
 
Le CR de Guillaume et David : 
 
Après une semaine bien mouvementée, nous n’abordons pas cette mégalo dans les meilleures conditions mais avec une envie de nous changer les idées. La motivation est là et heureusement quand on connaît le programme : CO au score en forêt de Chinon de 22H à 8H06. Nous sommes 2 équipes au départ cette année, Mat et Souche venant tenter l’expérience et ça c’est cool. Je me répète tous les ans, mais c’est à vivre au moins une fois dans sa vie.
 
Repas copieux et préparation du paquetage. Nous sommes prêts pour la nuit la plus longue de l’année. Départ en masse à 22H.
 
Nous prenons notre temps pour tracer l’itinéraire sur les 5 cartes et nous attaquons le premier poste au bout de 12 minutes. La première partie de cette carte se fait sur de l’IGN. Nous trouvons le moyen de rater notre sortie de poste à la 189. Nous sommes bons pour un jardinage sans aucun repère IOF et une belle gamelle pour moi : last but not least… Nous nous recalons sur un gros chemin et enchaînons les 2 postes suivants sans difficultés.
 
Nous voilà sur la carte IOF et la CO peut réellement commencer. Nous croisons le flot d’équipes de la cendrillon rentrant au bercail. La nuit ne fait que commencer pour nous. Ce secteur est très technique avec des layons peu marqués et des fossés à n’en plus finir. Nous sommes dans le peloton (apparemment tout le monde a choisi ce sens de parcours), ce qui ne facilité pas la progression et les choix d’orientation. Nous croisions par 2 fois nos compères des Echappés et nous enchaînons les approximations : nous prenons à chaque fois quelques longueurs que nous reperdons dès le poste suivant. Ça commence un poil à me chauffer mais la pluie qui commence à faire son apparition me refroidi rapidement. Nous perdons de précieuses minutes et pas mal d’influx nerveux.
 
Nous attaquons la carte 3 sur le même tempo avec du bon et du très moyen en orientation (enchaînement 205, 207 et 206 par exemple). Nous sommes à l’extrémité est de la carte en compagnie de 3 équipes. Nous loupons une nouvelle fois notre approche de poste sur la 214. Après 12 minutes de jardinage nous trouvons le bloc rocheux recherché.
 
Nous en sommes à 3H15 de course, les jambes commencent à être plus lourdes mais nous arrivons enfin à trouver un peu de calme. Plus de frontale en visuel, nous pouvons nous concentrer sur notre orientation. Nous terminons cette 3ème carte en prenant tous les postes au sud avant de rejoindre la carte 2.
 
Nous approchons des 4 heures de course et nous prenons le temps d’avaler notre casse dalle de jambon en direction de la 234. Marche rapide pour la digestion. C’est fou comme ces « petits moments de plaisir » peuvent requinquer. Plaisir vite effacé par l’azimut tenté entre la 248 et la 237 : 300 mètres dans un carré ou s’entremêlent des jeunes pins en pleine force de l’âge et des plus vieux à même le sol, le tout dans un dédale de fossés dans tous les sens. Au final, 10 minutes pour enfin regagner le chemin. Petite boucle pour crocheter les postes 187,179, 178, 185 et 236 : pas de soucis majeurs.
 
Nous atteignons enfin la carte 4. Pour tout vous avouer, je ne suis pas forcément enchanté d’y arriver car cette carte est souvent synonyme de longues liaisons la tête dans les godasses, le vent en pleine gueule, côte à côte (un coup d’épaule par-ci par là …volontaire ou involontaire à vous de juger…), à penser à la petite famille bien au chaud en cette longue nuit d’hiver…
Nous faisons en plus un peu de jardinage autour des postes 172 et 173. Longue liaison direction la carte 5. Nous traversons St Benoit la Forêt et rejoignons l’extrémité de la carte où une douzaine de postes en pleine forêt nous attendent. Nous sommes seuls au monde. 6H30 de course et la fatigue et la lassitude se font sentir ; la moindre branche à sauter devient un chêne séculaire, le pauvre petit fossé à traverser ressemble à ravin. Les chutes deviennent légion.
David choisit de faire un peu de zèle à la sortie de la 255 en ne trouvant rien de mieux que de couper de la végétation basse quasi impénétrable plutôt que de rejoindre la route 20 mètres plus bas. Au final, 5 minutes de perdues mais ce n’est rien comparer aux forces déployées pour s’arracher des épines. Le reste de secteur se passe certes sur un petit rythme mais sans encombre. Nous nous efforçons de toujours courir dès que le terrain s’y prête.
 
Ouf, nous sortons de cette carte 5 et nous faisons un passage éclair par la 4. Eclair c’est le cas de le dire car mon acolyte a eu l’éclair de géni de laisser sa frontale en mode plein phare depuis quelques temps…A peine le temps d’atteindre St Benoit qu’elle tombe en rade. Le voilà coller à moi pour le reste de cette CO à tenter de déchiffrer sa carte, lire sa boussole, regarder ses pieds…autant dire que le moral en prend un coup. Dès lors le rythme baisse sérieusement. Cela fait 30 minutes que nous avons pointé la dernière balise de la carte 5 et nous pointons enfin la balise 220 de la carte 4 après une traversée de sanglier dans les ronciers collés l’un à l’autre.
 
Nous sommes enfin sur la carte 1 avec une poignée de postes à trouver dont 5 dernières en forêt. Il n’en fallait pas plus car la motivation de mon coéquipier s’est éteinte en même temps que ses piles…
Plus que 3 postes sur le chemin du retour. Nous approchons des 9 heures de course et nous avons l’impression d’avoir 2 morceaux de bois en guise de jambes dans cette descente menant à Rivarennes. Nous approchons du dernier poste (230). Je ne trouve pas la toile au grand dam de David qui du cin de l'école lui l’aperçoit. Une équipe arrivant en sens inverse la pointe sous mon nez. Je la pointe à mon tour et rejoins David en me disant que peut-être qu’ils sont devant nous et que peut-être que sur un malentendu on pourrait leur repasser devant. Ni une ni deux, j’accélère et double David en lui suggérant de m’accompagner. Nous entamons un sprint surréaliste après 9 heures de course et quasiment 70 bornes. Nous les doublons dans les rues de Rivarennes à 22 de maille en serrant les dents pour biper l’arrivée avec 2 petites secondes d’avance…soit la première place au final avec 1 petite seconde d’avance après une nuit complète de CO !
 
Bilan :
 
Une fois de plus une belle aventure où nous finissons complètement cramés. 69 km pour 9 heures de course sur un terrain gras. Nous avons fait une première partie de CO avec pas mal d’approximations et le dernier quart fut très poussif avec une frontale pour deux. Le physique a été mis à rude épreuve mais ce fut un réel bol d’oxygène.
Comme toutes les fois, on se demande pendant la CO ce qu’on fout là, mais tous les ans on revient. Merci pour cette nouvelle édition à tous les bénévoles pour le travail fourni !
 
 

Auteur : Guillaume Bailly infos sur l'auteur | contactez l'auteur | le site de l'auteur

Les Commentaires

1 commentaire - Voir | Rédiger
Bravo les mecs !!!! Même avec une guirlandes d'approximations vous arrivez à finir prem's ! Franchement, je aurai pas voulu être ceux que vous avez doublé à la fin .
Félicitations à mat et souch pour cette belle aventure
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