Samedi 18 septembre 2010, direction Saumur pour les journées du patrimoine et accessoirement une petite ballade dans le pays. L’année dernière nous découvrions notre premier raid. Nous remettons cela pour une distance plus longue avec un peu d’appréhension compte tenu de la préparation et des petits bobos au départ.

Nous arrivons sur place vers 11H. Le temps de déposer les vélo, récupérer les dossards et s’habiller, il est midi et nous attaquons tout juste le repas. Autant dire que les premiers efforts risquent de travailler l’estomac (et qui plus est avec cette succulente salade de riz aigre douce…). A 12H30 nous rejoignons à pied la zone de briefing pour un départ à 13H.

 

 

Un départ en masse tranquille car la journée risque d’être très longue avec comme objectif : ne pas se laisser griser par l’allure des autres équipes. On respecte la stratégie et on termine ce trail (assez plat mais peu carrossable par moments) parmi les 5 dernières équipes. Ce n’est pas un problème car l’épreuve suivante est notre spécialité…

 

 

La première partie sur le Thouet, jolie rivière quoique garnie de lentilles et de salade, se passe sans trop de soucis. Nous avons un rythme certes peu élevé mais nous nous faisons doubler que par 2 équipes et le peloton est en ligne de mire. Après un gros portage de 500 m dans une prairie on rejoint la Loire pour le dernier km….une broutille si ce n’est que nous sommes en aval du point de débarquement : une grande ligne droite de solitude à 1.5 - 2 km/h de moyenne et quelques passages à l’arrêt dans les courants et les bancs de sable. Que du bonheur pour nous et mine de rien beaucoup de jus de laissé dans l’affaire. Bon en tout cas le raid est lancé et on sort de l’eau dans les 3 dernières places.

 

Ce petit trail se passe sans accrocs pour rejoindre nos montures avant la première portion VTT.

 

 

Nous retrouvons nos automatismes après 3 mois de vacances : David à la carte et moi à l’affût des postes. Nous attaquons le parcours roulant pour sortir de Saumur. Charmante petite ville : château, caves, la Loire, son vin , ses habitants…et une bande de petits c..ards qui n’a rien trouvé de mieux que de nous jeter des pierres. De toute façon, pas le temps de s’arrêter car déjà nous sommes au coude à coude avec 2 équipes sur le premier poste. Le tronçon est plat mais agrémenté de passages ludiques : cours d’eau avec le vélo sur le dos, passage dans une buse…On arrive à la CO avec un parcours sans erreur. Déjà une quinzaine d’équipes de lancées pour cette CO 100% forêt.

 

 

Nous prenons le temps de tracer notre itinéraire en choisissant d’assurer certains postes pour se remettre dans le bain. Les attaques de postes sont précises et les jambes répondent bien. Nous croisons quelques équipes jardinant un peu, de quoi nous donner un peu de motivation supplémentaire. D’ailleurs en regagnant l’arrivée de celle-ci on découvre avec étonnement que nous sommes 3^ème. Cette CO annoncée à 6.5 km est quand même un peu plus longue que prévue (10 km à notre montre) mais franchement on s’est fait plaisir : des postes bien placés, des passages techniques et un peu de vert foncé.

 

 

 

Petite collation et c’est parti pour un Run and Bike en 2 sections. Nous démarrons sur un rythme régulier cette portion avec des passages alternés tous les 300 m…voire 700m pour le premier, n’est ce pas David ? On gagne la zone de tir à l’arc ou on rejoint 2 équipes dont celle de nos amis des Griffons.

 

 

 

Au programme: 3 flèches pour 3 min de bonif/flèche. Je démarre par une première cible touchée mais le reste est moins glorieux : une flèche qui m’échappe, passons, mais un sanglier en visuel complètement loupé : impardonnable alors que depuis le début de l’année j’ai ramené 1 lapin, 2 lièvres, un faisan et une perdrix et cela sans aucune arme.

Du coup on repart avec seulement 3 minutes de bonif pour la seconde partie du Run and Bike.

 

 

 

Celle-ci débute par une belle petite bosse dans le sable et là nos mollets nous rappellent que nous sommes en course depuis 4heures et que le manque d’entraînement risque de nous faire souffrir. Pas manqué sur le replat suivant nous avons tous les deux de petites crampes. Allez on va dire que c’est cet enchaînement vélo/course qui nous fera le plus de mal. En plus le moral est au beau fixe en arrivant au parc vélo : nous sommes toujours dans les 3-4 premiers.

 

 

On prend le temps de s’alimenter et de balayer la carte avant de s’élancer vers une section importante de vélo. Tout en roulant, 2-3 échanges sur nos sensations, quand tout d’un coup grosse frayeur : « putain mon doigt, il est où ? » demi tour illico presto ! Autant vous dire que je n’en mène pas large. Un beau début de raid pour une fin aussi peu glorieuse. Nous rebroussons chemin et croisons quelques équipes en scrutin le sol jusqu’au ravito en vain. Je décide de vider mes poches au cas où pour m’apercevoir finalement qu’il était au fond de celle-ci collé à mes pâtes de fruits : trop content mais tellement vexé. Allez c’est reparti pour un tour, sur un rythme soutenu : comme si nous pouvions rattraper ces 15 minutes…dans la précipitation on rate le chemin et nous voila engagé dans une belle descente pour rien…si juste pour se faire un peu plus mal lors de la remontée. Allez on arrête les conneries, on se reconcentre et on va dire que c’est notre traditionnelle grosse boulette : tout le monde en fait de toute façon sur un raid ?

Le reste de la section est rapide avec des passages originaux : une traversée rafraîchissant d’un cours d’eau à l’aide d’une corde (idéal quand la fraîcheur s’installe mais c’est ça l’esprit raid), et une arrivée par les canalisations à la « tortue ninja » (belle idée).

 

 

 

Il est 19H30 et on récupère la carte CO dans un magnifique village perché. La carte au premier abord ne semble pas trop technique mais elle présente les particularités d’avoir un gros dénivelé et 2 balises souterraines. On décide de tracer notre itinéraire et d’optimiser le dénivelé. Les jambes font très mal. La nuit tombe mais ça devrait le faire sans les frontales. Je m’engage dans un tunnel à côté de l’église pensant trouver la balise facilement mais après plusieurs dizaine de mètre en rampant je me retrouve dans l’obscurité complète. Une épreuve digne de fort Boyard. Impossible de mettre la main sur le boîtier, alors je fais demi tour à tâtons dans le noir et heureusement je met la main dessus. On termine cette CO dans le noir pas mécontents de reprendre les vélos et d’installer nos frontales.

 

 

 

A peine démarrés, que nous attaquons le mur de Gramont. Les cuisses brûlent mais comme la température descend ça fait du bien. On regrette quand même de ne pas avoir prévu de petite laine. Il est 21H30 et la température doit être de 10°C à tout casser. La progression se fait sans grandes difficultés sauf au changement de côté du road book où l’on rate le carrefour (on réfléchit sérieusement à investir dans un porte carte). Après un peu tergiversations on se recale sur les vignettes précédentes et c’est reparti. Une lumière au loin et nous apercevons la jeep d’un organisateur au départ de la CO.

 

 

Cette CO est annoncée boisée et très technique avec une carte pas très récente. La fatigue est là mais nous sommes encore lucides. Nous privilégions une attaque de poste sans risque dans un premier temps mais progressivement on opte pour des azimuts plus courts. Les postes sont certes un peu plus durs mais nous sommes biens dans la carte. David commence réellement à tirer la patte avec qui plus est un point de côté, mais serrons les dents ! on croise les Griffons. On ne les avait plus revu depuis le tir. Un peu de réconfort dans cette journée folle. On ramasse toutes les balises et nous partons en 2^ème position en compagnie des 2 équipes des Griffons pour la dernière petite portion VTT…

 

 

 

Là autant dire qu’il ne fait pas bon penser à la distance à parcourir à cette heure avancée de la nuit (minuit), au 6°C quand vous êtes en maillot manche courte, au mal de crâne depuis 1 heure, à ceux qui dorment profondément au chaud, à la bière de l’arrivée et au repas si loin…mais alors si loin. Il ne faut absolument pas gamberger de toute façon si tu t’endors tu es mort. Une bonne chose c’est que nous sommes 3 équipes et que au moins ça nous motive et nous force à maintenir un rythme (20-25km /h après 11 heures d’effort c’est pas si mal même si c’est plat). Nous attaquons les premiers postes en compagnie des griffons mais au gré d’une option pour la balise 8 nous arrivons à pointer avant eux. Malheureusement, nous repartons sur nos pas, et croisons nos compères, convaincus de notre itinéraire. On arrive à un carrefour et la lampe de David tombe en rade tout comme nos espoirs lorsque l’on découvre notre erreur : nous avons fait 2 km à contresens de notre itinéraire. Un beau crochet et un beau jardinage au retour pour rejoindre tant bien que mal le départ canoë surprise pour découvrir après coup qu’il y avait une barrière horaire et que tout le monde était à la salle. C’est grand temps d’arriver car la lucidité nous fait défaut sur la fin. On regagne le gymnase en poussant un gros ouf de soulagement. Il est 1H40.

 

 

 

Un beau défi pour nous sur ce genre d’épreuve. Nous n’avions jamais fait de raid aussi long. Nous finissons 4^ème  sur les 18 équipes inscrites en élite, à 20 minutes des premiers. Nous sommes content malgré ce contre temps lié à la perte du doigt. Les sensations ne sont peut être pas au top mais nous progresserons.

Nous avons tout de même parcouru 150 km en un peu plus de 12H30.

 

Le parcours était plutôt plat en vélo (mais tant mieux) avec des franchissement originaux et les CO nickel. Un grand merci aux organisateurs.